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LES FANTASMES DE BERNARD BAILLY, réd: Jacques Sterchi

  • Photo du rédacteur: Bernard Bailly, Grands paysages alpins
    Bernard Bailly, Grands paysages alpins
  • 21 mai 2008
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 26 mars


Le peintre expose, pour deux jours seulement, une cinquantaine de peintures et d’aquarelles à l’Atelier Galerie Contraste. Deux longs cycles narratifs expressionnistes où se collisionnent les images du monde et les rêves hallucinés.

Comme une bande dessinée sans grille.


Exposition : Bernard Bailly expose pour deux jours de longs cycles de peinture : « Abandon et reprise », suivi de « Leçons ». Une figuration narrative explosive.


Né à Genève eh 1949, où il a suivi l'Ecole supérieure d'arts visuels, Bernard Bailly enseigne les arts plastiques au Collège Saint-Michel de Fribourg. Graveur jusqu'en 2003, il a fait le saut de la peinture et de la couleur cette année-là, réalisant des séries de grands tableaux où l'actualité du monde, les informations glanées dans la presse, la BD et les fantasmes s'agencent en de grandes compositions telles des planches de BD dont on aurait fait disparaître les grilles.


Comme dans certaines tapisseries médiévales, la narration se trouve précipitée dans un tourbillon où le spectateur est invité à recomposer une émotion, un enchaînement visuel. Ce week-end Bernard Bailly montrera succinctement 36 peintures et des aquarelles -réalisées, elles, sur le motif - à l'Atelier Galerie Contraste de Fribourg.


Couleurs explosives

On pourrait prêter à Bernard Bailly les propos de Bernard Rancillac, quand le peintre français tenant de la Figuration narrative déclarait: «L’Histoire chaque matin me rattrape de sa horde d'événements sauvages et sanglants. On ne peut peindre que sur le canevas de ses émotions personnelles, de ses hantises, de ses angoisses.» L’Histoire, au sens du défilement de l'actualité, est bien présente dans les tableaux de Bernard Bailly. On y croise aussi bien Bill Clinton que Joseph Deiss. Mais dans ce monde que l'artiste dénonce comme de plus en plus marchandisé, le continent noir de l'intime s'étend, s'immisce, alignant ses allégories, ses fantasmes et des figures semblant sortir de rêves plus ou moins hallucinés.


Expressionnisme inspiré par Max Beckmann, figures souvent soulignées d'un trait noir plus ou moins gras, couleurs explosives: la peinture de Bernard Bailly affirme sa matérialité, son dynamisme, la construction patiente des compositions jusqu'au bouillonnement. Dans son minuscule appartement atelier à Fribourg, Bernard Bailly ne s'en cache pas: avec cette exposition, il revient de loin. Blessé dans sa vie personnelle, il a du coup modifié plusieurs anciens tableaux avant de rebondir et d'achever ce cycle. D’où le titre « Abandon et reprise ».


«Au premier degré, ce titre donne les étapes de la réalisation d'une œuvre. La création d'une œuvre est une aventure: aventure en cours lorsque la toile est en travail sur le chevalet, aventure abandonnée lorsque la toile est déposée dans un coin de l'atelier et aventure reprise lorsque la toile est à nouveau sur le chevalet.»


Une aventure à découvrir brièvement donc, ce week-end. Mais Bernard Bailly entend à l'avenir donner plus de visibilité à son art, à ce qu'il appelle «la provocation de la figuration». Dans ce but notamment, il vient de constituer avec Michel Cotting et Patrice Morard le collectif Bô*, un nouveau groupe de peintres se présentant comme expressionnistes à Fribourg.


Ve 16 à 20 h, sa 10 à 17 h, Fribourg Atelier Galerie Contraste, ruelle des Cordeliers 6. Vernissage le vendredi. Animation jazz le samedi dès 17h.


LA LIBERTE

Mercredi 21 mai 2008

Jacques Sterchi

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