RECHERCHE FERDINAND HODLER Janet et Bernard Bailly aiment retrouver les lieux immortalisés par de grands peintre, réd: Aurélie Lebreau
- Bernard Bailly, Grands paysages alpins
- 10 sept. 2020
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Dernière mise à jour : 24 avr.
RECHERCHE FERDINAND HODLER, Janet et Bernard Bailly aiment retrouver les lieux immortalisés par de grands peintres
Galerie Cathédrale : Ils ont traqué Gustave Courbet à Ornans, Paul Cézanne autour de « sa » montagne Sainte-Victoire qui l'obsédait tellement. Ils sont partis à la recherche des bons coins de John Constable ou ont encore arpenté la forêt de Fontainebleau, que les peintres de Barbizon affectionnaient tant. Janet et son époux Bernard Bailly ne s'en cachent pas : ils se nourrissent pour le XIXe siècle, le romantisme et l'impressionnisme un amour qui les pousse à se dépasser physiquement, à crapahuter inlassablement dans la nature, le dos souvent chargé de toiles , de pinceaux et de couleurs. Aujourd'hui, c'est le fruit d'une autre quête qu'ils présentent à la Galerie Cathédrale de Fribourg, jusqu'au 26 septembre. Sous le titre Plein la vue, les époux se sont lancés sur les traces locales de Ferdinand Hodler,
DANS LE GARAGE
«Hodler n'a pas eu une grosse production dans la région», entame Bernard Bailly. Cependant quatre tableaux au Moléson et à Teysachaux lui sont attribués, ainsi que trois autres au Gantrisch. Enfin, il a signé trois autres toiles en amont de Montbovon. «Nous savons qu'Hodler a séjourné au Pays-d'Enhaut.» De ces pérégrinations vieilles de plus d'un siècle, les Bailly ont retenu les « spots » du Gantrisch et de Teysachaux. Assidus, ils ont retrouvé les lieux où Hodler s'était installé. « Comme mes formats sont plus petits que ceux de Bernard, je peux commencer mes toiles en extérieur et les terminer à la maison (dans le bureau pour Madame, dans le garage pour Monsieur, ndlr) », éclaire Janet Bailly. Même si se déplacer avec tout cela n'a rien d'évident. Son mari, lui, fait des croquis et beaucoup de photos, puis travaille en atelier.
Dans la Galerie Cathédrale, les reliefs peints par le couple se lovent immédiatement dans le patrimoine visuel du visiteur. Les ciels souvent rehaussés de nuages, les verts des pâturages, les roches, mais aussi les lumières de l'automne et l'herbe alors brunie, tout semble familier.
Il y a assurément ici des réminiscences de Cézanne, de Corot. « Nous sommes très naturalistes dans nos couleurs, mais nous aimons aussi dramatiser certaines scènes, car nous voulons des tableaux intéressants », analyse Janet Bailly. Outre Teysachaux et le Gantrisch, le couple qui peint chaque jour que Dieu fait également des vues des élégantes Gastlosen, ainsi que de la Sarine, non loin d'Illens. Une partie de ce travail sera d'ailleurs présentée lors de l'inauguration du château rénové, repoussée en raison du coronavirus…
Galerie Cathédrale, Fribourg, jusqu'au 26 septembre 2020.
LA LIBERTE
Jeudi 10 septembre 2020
Aurélie Lebreau