LES REFEXIONS D'UN PEINTRE, BERNARD BAILLY PASSE AUX "TABLES DES MATIERE", UNE MEDITATION DU REGARD, réd: Jean-Dominique Humbert
- Bernard Bailly, Grands paysages alpins
- 11 févr. 1995
- 2 min de lecture
LES REFEXIONS D'UN PEINTRE
BERNARD BAILLY PASSE AUX "TABLES DES MATIERE"
UNE MEDITATION DU REGARD
La deuxième parution des toutes récentes Editions fribourgeoises Belzedicts met des mots dans la peinture. Après "La philosophie et son enseignement", la nouvelle enseigne (dirigée par quelques professeurs du Collège St-Michel) accueille les réflexions du peintre Bernard Bailly "Tables des matières".
Le bref ouvrage, sous originale couverture illustrée d'une sérigraphie de l'auteur, est un lent propos sur la pratique de peindre. Sur grandes et belles pages, dans une présentation graphique qui rehausse le plaisir de la lecture et lui donne son rythme, ce "discours-installation" s'ouvre sur la phrase de John Cage: "Je n'ai rien à dire et je le dis". La proposition ne tient pas de la provocatrice chiquenaude. Elle est à lire, très concrètement, dans le cheminement du peintre. "Le peintre sait ce qu'il ne veut pas dire mais il ne sait pas encore ce qu'il va dire". Peignant, il va déployer "des stratégies de dérive et de déroute qui donnent au détour de la valeur".
Cette pratique dans le détour, qui relègue le motif, est éloge de la matière. Bernard Bailly la célèbre dans les palettes, les plateaux épais, les papiers peints. Et les livres compagnons de parcours, ceux qu'en ce livre il cite et qui sont ceux qu'il illustre, en leur table des matières, de croquis divers.
Autant de manières d'être à la peinture et d'en parler. C'est-à-dire de réfléchir à son action. Dans un regard oblique où paraissent les gestes du peintre. Ces gestes et leur sens, où encore et à nouveau l'on s'interroge.
Bernard Bailly, TABLES DES MATIERES, Editions Belzedicts, Fribourg, 1995
LA LIBERTE
Samedi 10/dimanche 11 février 1996
Jean-Dominique Humbert