Musée de Morat, Vues de la pointe de Greng, réd: Tamara Bongard
- Bernard Bailly, Grands paysages alpins
- 2 juil.
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Dernière mise à jour : 9 août
Musée de Morat : Les habitués du Musée de Morat auront déjà goûté à la pointe de Greng, ce promontoire au charme pittoresque, lors de la précédente exposition artistique intitulée Le lac de Morat. Mais le nouvel accrochage de l’institution lacoise immerge carrément le curieux dans trois visions de cette presqu’île inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco. Elle accueille ainsi les œuvres des Fribourgeois Josiane Guilland, Bernard et Janet Bailly, s’étant laissé inspirer par ce biotope d’importance nationale. Sous le nom de Grengspitz, elle décline trois univers picturaux distincts.
Une rencontre
La visite commence par une délicate plongée dans ce site préservé. «C’est l’histoire simple d’une rencontre entre un paysage et moi, un paysage que je vois chaque jour depuis ma fenêtre», a commenté Josiane Guilland lors de la présentation à la presse de l’exposition. L’artiste est partie sur le terrain pour s’imprégner de ce coin de nature, choisissant les endroits discrets, captant les changements de lumière sur la végétation. Ses œuvres, méditatives, s’alignent comme autant d’atmosphères apaisées et désertes, à part un héron solitaire sur un tableau. Seule une de ses peintures, accrochées au-dessus de l’escalier, semble annoncer un orage, un feu, un bouleversement climatique..
Visions du passé
En descendant ces quelques marches, on découvre alors les créations de Janet Bailly. L’artiste s’est intéressée au passé du site, cependant sans visée didactique ni historique. Elle donne sa vision artistique de l’endroit, crée des mirages mêlant objets anciens et paysages actuels. Elle a imaginé les maisons sur pilotis, elle a mis en lumière des vestiges archéologiques (qui ne sont parfois pas liés à ce lieu ou même à ce lac) en laissant au second plan des vues du site. Elle répond ainsi à la collection du musée.
Les pilotis qu’elle a représentés se retrouvent plus loin dans une section donnant davantage d’informations sur la pointe de Greng. On y voit des photographies de ces pieux, toujours présents dans le lac, comme d’émouvants témoins du passé. Ce sera aussi l’occasion d’explorer les rives en étudiant des cartes de géographie et de parler de la correction des eaux du Jura. Avant de repartir voir le dernier artiste présenté.
Dans une salle où les armes anciennes marquent l’ambiance, Bernard Bailly a montré un autre combat, celui de cygnes, qu’il décline dans une série où la majesté ne le cède pas à la pugnacité. Il est parti du tableau Le cygne menacé de Jan Asselijn, mais il dit aussi s’inspirer du poème L’Albatros de Baudelaire. D’ailleurs, il invoque de nombreuses références pour ses toiles, allant de Calame à Van Gogh. Il dit travailler avec l’histoire de l’art, inscrivant son œuvre dans une continuité. Plus loin, il a d’ailleurs représenté un peintre les pieds dans l’eau en train de créer une œuvre. C’est lui-même et un de ses tableaux qu’il a vendu depuis. Dans la dernière salle, il a également laissé quelques toiles au format carré que les visiteurs pourront manipuler, avec délicatesse, pour reconstituer des vues.
Jusqu’au 14 décembre 2025 au Musée de Morat
LA LIBERTE
Jeudi 3 juillet 2025
Tamara Bongard,